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"La rivière du Paradis" - Sylvie Tissier (suite)

 

"La rivière du paradis coule dans les veines de chaque pêcheur à la mouche.

Sylvie Tissier, traductrice dans un grand groupe de travaux publics, a longtemps parcouru les rivières du monde entier avec son mari et son fils, du Kurdistan irakien au Labrador, de l’Alaska à l’Ecosse, de l’Afrique subsaharienne à sa Normandie chérie à la recherche de sa rivière du paradis.

 

Sylvie Tissier nous livre ici le récit de toutes ses aventures de pêche dans un style alerte qui permet à chacun de vivre l’émotion des prises de saumons et de truites, d’épouser la beauté des paysages, de partir à la rencontre de pêcheurs du bout du monde.

 

Ce récit est aussi un hommage et une invitation.

Un hommage à son mari et à son fils, une apologie de l’art de la mouche, une ode aux saumons et aux truites, un éloge à la beauté de la nature et à la diversité culturelle.

Une invitation à rechercher le bonheur malgré les difficultés de la vie, une exhortation au dépassement de soi, une incitation au partage d’aventures humaines.

 

Sylvie Tissier en amoureuse de la nature et tout particulièrement du saumon participe activement par ailleurs au travail de sensibilisation mené par l’AIDSA, l’Association Internationale de Défense du saumon Atlantique." (La Cheminante)

 

 

 

D'abord paru aux éditions du Pécari, le livre a été réédité par les éditions Le Trieux. Il est encore disponible en librairie et sur Internet.

Article paru dans Ouest France (18/11/2014)

 

À 80 ans, Sylvie Tissier a toujours une pêche d'enfer

 

"Au départ, j'ai écrit La rivière du paradis, en 1998, pour mes enfants. Je voulais leur raconter toutes mes aventures de pêche, dans les rivières du monde entier que j'ai parcourues avec mon mari Jacques. Je l'ai fait lire à une amie qui m'a conseillé de le faire publier afin de faire partager ma passion.

Il a vite été épuisé et les éditions Le Trieux ont été intéressées de faire une réédition. Ils m'ont demandé d'ajouter des histoires complémentaires. J'ai rajouté cinq poèmes. Et là, l'émotion était au rendez-vous car j'ai dédié cette nouvelle édition à mon fils Jean-Marc, dont j'admire les qualités de pêcheur et le courage. C'est aussi un hommage à mon mari Jacques qui m'a appris à pêcher à la mouche.

La pêche, c'est physique, mais c'est aussi le contact avec la nature, la découverte de pays comme le Kurdistan ou encore le Labrador. Cela nous amène à découvrir leur histoire, leurs saisons. C'est aussi le contact avec les animaux sauvages, les oiseaux migrateurs, l'émotion ressentie lors des prises de saumon et de truites, que la plupart du temps, on rejette à l'eau. C'est la rencontre avec des pêcheurs d'autres pays.

À qui veut savoir où se trouve la rivière du paradis, je réponds que c'est la vôtre. Le ruisseau de votre enfance, celle dans laquelle vous avez pris votre plus beau poisson, ou celle que vous rêvez de pêcher.

Et aujourd'hui ? Je participe activement au travail de sensibilisation mené par l'AIDSA (Association internationale de défense du saumon atlantique). Et j'ai un projet de recueil de poèmes, et un roman. »

 

 

Extrait à propos de...

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Savoir-vivre et savoir vivre

 

Seul un trait d’union différencie les deux expressions comme pour mieux souligner que l’une ne va pas sans l’autre. A une époque où les médias ne cessent de prôner la qualité de la vie, la pêche semble tout indiquée pour procurer aux gens ce qu’ils recherchent : le contact avec la nature, le calme, la tranquillité, une meilleure connaissance du monde qui les entoure. Pour beaucoup d’entre nous, profiter de la vie, savoir vivre c’est tout cela. Hélas, bien souvent, le savoir-vivre (avec un trait d’union) semble être ignoré par ces mêmes personnes et cela gâche bien des plaisirs (…).

Essayons cependant de faire quelque chose. Qui dit « savoir-vivre » dit « code ». Trouvant qu’il serait bien vieux jeu d’énoncer des règles que personne ne respecterait, je préfère édicter les règles du pêcheur imparfait au lieu de celles du parfait pêcheur. Ainsi, par esprit de contradiction, peut-être ne seront-elles pas suivies…

 

1. Prenez bien soin de votre tenue. Imitant en cela un présentateur de télévision aujourd’hui disparu, je suggère une tenue adaptée aux conditions météorologiques et à l’environnement : blanche les jours sombres, jaune à la nuit tombée selon les conseils de la Prévention routière, rouge si vous pêcher dans un herbage où il y a un taureau (succès assuré) ou des bœufs (ils aiment aussi). Vous ne pourrez peut-être pas pêcher longtemps, mais cela sera un divertissement très apprécié de vos amis, surtout s’ils sont sur la rive en face.

 

2. Marchez très près du bord le long du parcours en ayant soin de vous penchez de temps à autre à l’endroit susceptible de cacher des truites. Ainsi elles seront prévenues de votre arrivée et prendront leurs dispositions en conséquence.

 

3. Si vous décelez de loin un homme couleur de muraille, immobile et bien caché au ras de l’eau, il s’agit sans doute d’un pêcheur en mouche sèche attendant patiemment depuis trois quarts d’heure que « sa » truite se mette à gober. N’hésitez surtout pas, allez franchement et ostensiblement vers lui, ne tenez aucun compte des gestes discrets qu’il fera pour vous tenir à l’écart et demandez-lui si ça mord. La réponse ne sera peut-être pas celle que vous attendiez, mais votre vocabulaire s’enrichira de quelques jurons locaux jusqu’alors insoupçonnés.

 

4. Peu importe votre mode de pêche. Ce qui compte c’est que la truite sache ce qui l’attend. Ne lésinez pas sur le nombre de « ploc » et de « plouf », lancez votre « rapala » n’importe comment (un pêcheur m’a parlé d’un « rataplan » sic), accrochez-vous, décrochez-vous dans les gerbes d’herbes sèches et de branches cassées.

Si vous pêchez à la mouche, à vous la démonstration de compétition, bien en contre-jour au-dessus de la rivière.

Geste ample, double traction, et si votre lancer ne vous satisfait pas, arrachez en cisaillant l’eau de façon que Dame Fario sache bien que ce lancer-là ne comptait pas et que le suivant sera meilleur.

 

5. Le pêcheur de la rive opposée, c’est l’ennemi. Partant de ce principe, vous pouvez ajouter que tous les pêcheurs de la rive en face sont des… imbéciles. Si vous changez de rive, comme par hasard, ils ont aussi traversé. N’hésitez donc pas à venir voir de près si leur mouche arrive bien au ras de votre berge, surtout si vous avez vu qu’ils ont eu beaucoup de mal à l’atteindre et que vous ne seriez pas capable d’en faire autant. C’est une façon de rétablir l’égalité.

 

6. Si vous êtes un fanatique de la pêche au pas de course, il vous faudra doubler nombre de pêcheurs. Pour éviter toute perte de temps, dépassez-les sans vergogne et rabattez-vous en leur faisant une « queue de poisson », expression que l’on ne peut mieux utiliser. Lancer ainsi en travers de soies et de lignes diverses est toujours une source d’imprévus et de discussions plus ou moins amicales.

 

Arrêtons-nous là pour la première leçon. En respectant ces six règles essentielles, vous pouvez êtes sûr d’être un parfait pêcheur imparfait. Vous pourrez également être assuré de faire bredouille et d’être responsable de quelques autres. N’oubliez pas de quitter les lieux en laissant les portes d’herbages ouvertes afin que le fermier puisse faire un jogging matinal en récupérant ses bœufs sur les chemins du canton (…).

 

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